Les groupements forestiers d’investissement peinent à s’imposer dans les portefeuilles français, même si leur encours a doublé ces dix dernières années. Ce marché reste discret, freiné par une offre morcelée et des informations souvent peu lisibles.
En contrepartie d’une fiscalité attrayante, on trouve des contraintes propres à ce placement : une durée de détention fixée, des exigences strictes en matière de gestion durable. Les écarts de performance sont notables d’un GFI à l’autre, selon la localisation des parcelles, la stratégie sylvicole, l’exposition aux tempêtes ou aux maladies. Les risques, et les espoirs de rendement, n’ont rien à voir avec ceux des placements financiers traditionnels.
Investir dans la forêt : pourquoi les GFI séduisent de plus en plus d’épargnants
Le groupement forestier d’investissement (GFI) gagne des adeptes parmi ceux qui veulent diversifier leur patrimoine tout en donnant du sens à leur argent. À une époque où les marchés financiers oscillent sans relâche, la forêt attire : un actif tangible, loin des montagnes russes boursières, qui offre une autre vision de la valeur. En France, 17 millions d’hectares de forêts constituent un socle patrimonial solide, transmissible sur plusieurs générations.
Le GFI rassemble les investisseurs autour d’une gestion mutualisée. Une société spécialisée pilote les acquisitions et l’exploitation des massifs, souvent répartis sur plusieurs régions. Cette organisation collective limite le risque lié aux caprices du climat ou aux épidémies qui frappent parfois les arbres, là où l’achat d’une forêt en direct expose à tout perdre sur un coup du sort.
Ceux qui cherchent un rendement stable, même modéré, sont séduits. Les revenus viennent principalement de la vente de bois, auxquels s’ajoutent parfois des droits de chasse ou de pêche. Des acteurs comme France Valley, réputés dans le secteur, gèrent des groupements dont la collecte a bondi ces derniers mois, preuve d’un vrai engouement.
L’accès à la forêt via un GFI se fait sans complexité : achat de parts pour quelques milliers d’euros, gestion entièrement déléguée, fiscalité avantageuse. Ce placement s’adresse à ceux qui veulent inscrire leur stratégie dans la durée, tout en participant à la préservation de la biodiversité.
Comprendre le fonctionnement d’un groupement forestier d’investissement en toute simplicité
Un groupement forestier d’investissement fonctionne à la manière d’une copropriété, mais appliquée à des forêts. Une société de gestion agréée s’occupe de tout : acquisition, gestion, vente de bois. L’investisseur, en achetant des parts GFI, devient associé sans jamais avoir à s’occuper des aspects techniques ou logistiques.
La souscription peut se faire en direct ou via certains contrats d’assurance vie, ce qui ouvre la porte à un public élargi. Le montant minimum d’investissement reste raisonnable. Quant à la liquidité, elle n’est pas immédiate : il faut parfois patienter pour revendre ses parts, même si un marché secondaire existe, organisé par la société de gestion.
La performance repose essentiellement sur la valorisation du foncier et les revenus du bois exploité. Tout dépend de la qualité des parcelles, des essences plantées, et des choix de gestion. Les GFI misent sur la diversification en répartissant leurs acquisitions dans diverses régions, afin de réduire les risques liés aux tempêtes, sécheresses ou maladies.
Chaque année, la société de gestion publie un rapport détaillé concernant la gestion et la performance. Les outils numériques permettent de suivre l’évolution de la valeur des parts et du patrimoine. Cette transparence a changé la donne : l’investisseur n’est plus dans le flou, il peut suivre concrètement son placement grâce aux services proposés par les sociétés d’épargne forestière.
Quels avantages fiscaux et environnementaux attendre d’un GFI ?
Placer son argent dans un groupement forestier d’investissement, c’est aussi bénéficier d’un régime fiscal séduisant. La souscription de parts donne droit à une réduction d’impôt sur le revenu, 18 % du montant investi pour une personne seule (dans la limite de 5 700 euros, ou 11 400 euros pour un couple). Les titres doivent être conservés au moins cinq ans et le GFI respecter la réglementation applicable aux forêts françaises.
Ce n’est pas tout. Les parts de GFI profitent d’un abattement de 75 % sur leur valeur pour le calcul de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), sous réserve de ne pas dépasser 10 % du capital. Pour la transmission, même logique : l’exonération partielle des droits de succession s’élève à 75 % à condition de garder les parts au moins deux ans après la transmission.
L’aspect environnemental pèse aussi dans la balance. Les gestionnaires de GFI s’engagent à préserver la biodiversité, à maintenir une gestion durable, certifications PEFC ou FSC à l’appui, et parfois le label Greenfin. Préservation des sols, captation du carbone, gestion responsable : l’épargne forestière dépasse le rendement pour s’inscrire dans une démarche de responsabilité et de transmission.
Comment comparer les GFI et choisir celui qui correspond à votre projet d’épargne verte
Comparer les groupements forestiers d’investissement ne se fait pas à la légère. L’offre s’est étoffée : des dizaines de GFI, autant de stratégies, des centaines ou milliers d’hectares sous gestion. Premier critère à observer : la composition du portefeuille. Certains privilégient l’éparpillement géographique, d’autres misent sur la spécialisation. Une forêt du sud-ouest ne présente pas le même profil de risques climatiques et sanitaires qu’un massif du Jura. La diversité des essences (feuillus, résineux) joue aussi sur la résilience face aux maladies ou à la sécheresse.
Il faut aussi se pencher sur la liquidité. Investir dans un GFI signifie s’inscrire dans la durée : la revente des parts dépend du marché secondaire, sans garantie de rapidité. Certains gestionnaires, comme France Valley, mettent en place des mécanismes de rachat, mais rien n’est assuré. Le rendement, souvent situé entre 1 et 2 % net par an, doit être mis en perspective avec la stabilité du placement et les avantages fiscaux.
La gouvernance a aussi son importance : expérience de la société de gestion, transparence sur les frais, clarté de la politique de gestion. Les labels et certifications attestant d’une gestion responsable sont des atouts à ne pas négliger.
Voici les points à examiner pour affiner votre choix :
- Surface et localisation des forêts
- Stratégie de diversification
- Qualité de la gestion forestière
- Conditions de liquidité et frais de souscription
Au bout du compte, il s’agit d’un placement à ajuster selon vos objectifs, votre appétence pour la durabilité et votre capacité à patienter. Certains GFI ouvrent leurs portes dès quelques milliers d’euros, d’autres visent un ticket plus élevé. À chaque épargnant sa forêt, à condition de choisir avec attention.


