L’automatisation n’a pas provoqué la débâcle annoncée des salaires dans la tech et la santé. Ironie du sort, les réformes fiscales de 2024 dynamisent au contraire les rémunérations dans certains métiers du tertiaire, tandis que nombre de professions traditionnelles marquent le pas, ou voient leur fiche de paie s’éroder.
Des profils en cybersécurité aux infirmiers spécialisés, la fracture s’élargit entre les métiers en tension et les autres. Nouvelles grilles, pénurie de compétences : la donne change radicalement pour 2025.
Les grandes tendances des salaires en 2025 : ce que révèlent les prévisions
Pour 2025, la progression des salaires ne se résume pas à rattraper l’inflation. Selon les analyses de PageGroup et Robert Walters, les hausses moyennes devraient se situer entre 3 % et 4 % en France. Une évolution portée par un marché de l’emploi sous pression dans plusieurs secteurs et l’effet levier de la directive européenne qui impose la transparence sur les écarts de rémunération.
Le SMIC, relevé automatiquement, fixera un seuil bas, mais ce sont surtout les conventions collectives qui piloteront les ajustements. Les entreprises n’auront pas le choix : fidéliser les équipes et garantir l’égalité des rémunérations deviendra un impératif. L’écart persistant entre femmes et hommes reste sous surveillance, accélérant la révision des pratiques internes.
Les secteurs moteurs de l’augmentation salariale
Voici les domaines où la tendance haussière s’impose :
- Tech et numérique : la demande de compétences spécialisées ne faiblit pas, tirant les salaires vers le haut.
- Santé : la pénurie de professionnels et les réformes structurelles rehaussent les grilles salariales.
- Banque, assurances : ces secteurs s’ajustent rapidement aux nouveaux standards de transparence et d’équité.
La directive européenne sur la transparence agit comme un accélérateur. Les grands groupes, soumis à des obligations strictes de reporting, révisent déjà leurs politiques. Mais derrière la hausse moyenne, les disparités sont fortes : chaque secteur, chaque niveau d’expérience suit sa propre trajectoire. Le retour de la négociation individuelle, sur fond de marché segmenté, rebat les cartes pour nombre de salariés.
Quels métiers vont voir leur rémunération progresser l’an prochain ?
En 2025, le marché de l’emploi rebat ses cartes. Certains métiers, portés par la pénurie de talents et la transformation numérique, voient leur attractivité renforcée. Les profils techniques restent les plus sollicités : développeurs, ingénieurs cloud, spécialistes cybersécurité, experts en intelligence artificielle. L’appétit des entreprises pour ces compétences ne se dément pas, et la rareté continue d’alimenter les hausses de salaires.
Du côté de la santé, la tension est palpable. Les établissements réajustent leurs grilles pour retenir infirmiers spécialisés, médecins coordonnateurs, pharmaciens hospitaliers, avec des revalorisations particulièrement marquées dans le privé.
Le marketing digital suit la même dynamique. Community managers, data marketers profitent d’une demande accrue, tandis que la transformation numérique multiplie les besoins et pousse la revalorisation des postes. La finance n’est pas en reste : contrôleurs de gestion, auditeurs internes, profitent de la montée en puissance de la régulation et de la transparence imposée par l’Europe.
Les jeunes diplômés, notamment issus des filières STEM (sciences, technologie, ingénierie, mathématiques), démarrent leur carrière sur une pente ascendante. Les entreprises rivalisent pour attirer les nouveaux talents, en mettant en avant des arguments qui dépassent le salaire fixe : valorisation des soft skills, promotion de l’agilité, de l’intelligence relationnelle et de l’adaptabilité, désormais incontournables pour évoluer dans un environnement instable.
Focus sur les secteurs les plus porteurs et leurs perspectives à l’horizon 2026
Impossible d’ignorer le dynamisme de la tech. Digitalisation accélérée, percée de l’intelligence artificielle, explosion de la cybersécurité : les entreprises se livrent une véritable bataille pour s’attacher les meilleurs profils. Les développeurs, ingénieurs cloud et data scientists restent en haut de la liste des chasseurs de têtes. Les cabinets spécialisés, à l’image de PageGroup ou Robert Walters, constatent des progressions salariales qui dépassent la plupart des autres domaines.
La santé, elle aussi, reste sous tension. L’inflation, la pénurie de soignants et le vieillissement de la population maintiennent une pression constante sur les salaires. Infirmiers spécialisés, médecins coordonnateurs, pharmaciens hospitaliers voient leur rémunération ajustée, surtout dans le secteur privé. La réforme du financement et la réorganisation des équipes amplifient cette évolution.
L’industrie suit le mouvement. Entre automatisation, relocalisations et transition énergétique, les profils techniques, ingénieurs process, techniciens spécialisés ou maintenance, tirent leur épingle du jeu. Les entreprises investissent dans la formation pour retenir leurs équipes, la concurrence européenne étant féroce.
Dans les services, la transformation digitale et la montée en puissance de la responsabilité sociétale des entreprises changent la donne. Les spécialistes de la finance verte, de la compliance, des ressources humaines, ou de la communication digitale, profitent d’un contexte où l’expertise et l’adaptabilité deviennent des atouts majeurs à mesure que les exigences des clients et des autorités montent d’un cran.
Nouvelles règles, nouvelles opportunités : comment anticiper et faire les bons choix pour sa carrière
Le marché se transforme à vive allure. Face à la pénurie de talents sur les métiers en tension, les entreprises révisent leurs politiques RH. La directive européenne sur la transparence salariale impose une nouvelle clarté sur les grilles de rémunérations, ce qui pousse à une remise à plat des usages. Les candidats disposent désormais de données précises, ce qui redonne du poids à la négociation, à condition de s’orienter habilement vers les secteurs porteurs.
La formation professionnelle prend une place centrale. Les formations certifiées CPF gagnent du terrain, particulièrement pour les compétences numériques, la cybersécurité ou la gestion de projet. Les cabinets spécialisés, Robert Walters, Robert Half, mettent en avant la capacité des profils à évoluer vers des métiers d’avenir. Miser sur les soft skills n’est plus un luxe : communication, leadership, flexibilité font la différence lors des entretiens.
La reconversion professionnelle séduit de plus en plus. Recherche de sens, mobilité, anticipation des évolutions technologiques : le marché valorise ceux qui osent bifurquer et enrichir leur expérience par des formations ciblées. Un conseil s’impose : garder un œil attentif sur les évolutions réglementaires et sectorielles. Les grilles évoluent, la flexibilité reste la meilleure alliée.
2025 ouvre un nouvel acte sur le front des salaires. Certains verront leur bulletin de paie s’étoffer, d’autres devront repenser leur trajectoire. Dans cette course à la valorisation, l’audace et l’adaptabilité feront la différence. Qui saura saisir le bon virage ?


