Âge de la retraite en Russie : connaître les règles et exceptions

La hausse de l’âge de la retraite en Russie ne s’est pas décidée sur un coin de table. Depuis 2019, la barre monte : pour les femmes, de 55 à 60 ans ; pour les hommes, de 60 à 65 ans. Le calendrier est clair, l’objectif aussi : dérouler cette réforme jusqu’en 2028, et tourner la page d’un système figé depuis des décennies.

Pour autant, le changement ne s’applique pas à tout le monde de la même façon. Certaines professions conservent des droits spécifiques : ceux qui affrontent des conditions extrêmes au travail, les peuples autochtones du Grand Nord, ou encore les mères de familles nombreuses. Ces exceptions ne tombent pas du ciel ; elles obéissent à des critères serrés, mêlant durée de cotisation et nombre de points accumulés au fil des ans.

Quel est l’âge de la retraite en Russie aujourd’hui ? Comprendre les règles de base et les exceptions

La retraite en Russie a changé de visage depuis 2018. Désormais, il faut patienter jusqu’à 65 ans pour les hommes, 60 ans pour les femmes, une hausse appliquée par étapes jusqu’en 2028, conformément à la loi fédérale. Ce relèvement, loin d’avoir fait l’unanimité lors de son annonce, s’inscrit dans une logique de préservation du système de pension face à la réalité du vieillissement et à la progression, certes lente, de l’espérance de vie.

Mais la règle générale ne s’impose pas partout. Plusieurs catégories accèdent à des dispositifs particuliers prévus par le droit du travail russe. Les travailleurs exposés (mines, métallurgie, missions arctiques) voient leur âge de départ abaissé. Certaines femmes, si elles ont élevé au moins cinq enfants, et des professionnels de santé ou enseignants en zone rurale, peuvent quitter la vie active plus tôt, sous conditions. Pour les peuples autochtones du Nord, confrontés à une durée de vie plus courte, la législation prévoit aussi des modalités propres.

Voici les grandes lignes à retenir sur les critères d’accès à la retraite en Russie :

  • Âge légal de départ à la retraite en Russie : 65 ans pour les hommes, 60 ans pour les femmes, seuils atteints progressivement jusqu’en 2028
  • Exceptions : métiers jugés pénibles ou dangereux, régions polaires, familles avec plusieurs enfants, professions spécifiques
  • Conditions : durée minimale de cotisation requise et nombre de points de pension assurance à valider

Le système est fondé sur un mécanisme de points, calculés selon les salaires déclarés et la durée de cotisation. Ouvrir droit au versement de la pension suppose d’atteindre chaque année un seuil minimum de points. La société de sécurité sociale Russie veille au grain et contrôle l’éligibilité des dossiers. En dépit de la réforme, le paysage reste touffu, entre règles générales et cas particuliers qui s’empilent.

Réformes récentes et nouveautés attendues en 2025 : ce qui va changer pour les futurs retraités russes

Le système de retraite russe est en chantier permanent. Depuis 2018, le relèvement de l’âge légal de départ bouscule les repères, mais d’autres mesures se profilent pour 2025. Le cap affiché : garantir la fiabilité des pensions, ajuster leur montant face à l’inflation et répondre aux nouveaux équilibres démographiques.

La prochaine vague de réformes s’intéresse à l’élargissement de la base de cotisations sociales. Les travailleurs indépendants et salariés du secteur informel pourraient être intégrés plus largement dans le dispositif. Autre piste évoquée : renforcer la part de la capitalisation, aujourd’hui largement minoritaire face au modèle par répartition. L’État cherche à encourager l’épargne individuelle, pour compléter la pension d’assurance publique.

Parmi les sujets débattus au Parlement, on retrouve :

  • Indexation annuelle du montant de la pension de retraite sur un panier de prix à la consommation élargi
  • Simplification des démarches administratives pour la demande et le versement de la pension, avec un recours de plus en plus marqué à la digitalisation
  • Prise en compte accrue des périodes de travail en régions éloignées ou en situation de pénibilité

Le système des retraites en Russie reste donc sous tension. La contraction du nombre de cotisants et la pression sociale ne laissent pas de répit au gouvernement. Les annonces prévues pour 2025 seront scrutées de près, tant pour leurs effets sur la protection sociale que pour leur influence sur les finances publiques.

Personnes en file dans un bureau de retraite en Russie

Russie, Europe, monde : comment l’âge de la retraite se compare et quels impacts pour la société ?

En Russie, l’âge légal de départ à la retraite monte à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes. Ces seuils placent le pays dans la fourchette basse européenne. En France, la dernière réforme a repoussé la sortie à 64 ans. En Europe centrale, Pologne, Hongrie, Tchéquie, les limites varient entre 62 et 65 ans, modulées selon la carrière et les périodes d’assurance validées.

Le système de retraite russe partage la même base que beaucoup de ses voisins : un modèle par répartition. Mais le contexte n’a rien d’identique. L’espérance de vie en Russie plafonne à 73 ans, là où la France atteint 82 ans. Résultat, la durée de versement des pensions y est plus courte. Moins de temps à profiter de la retraite, mais une pression moindre sur le système, au prix d’un niveau de vie souvent plus modeste pour les anciens salariés.

Comparer les âges ne suffit pas. La protection sociale diffère d’un pays à l’autre. En Europe occidentale, l’accompagnement est plus généreux, les pensions sont plus proches du dernier salaire perçu. La Russie, elle, choisit de préserver ses équilibres budgétaires, quitte à limiter la pension moyenne. Ce choix façonne la société : repousser l’âge de la retraite, c’est aussi bouleverser la transmission des métiers et ajuster le rapport au travail dans un pays où les attentes évoluent aussi vite que la démographie.

Dans ce paysage mouvant, chaque réforme dessine un peu plus le visage de la société russe de demain, entre héritages du passé et défis du futur.

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