750 euros. C’est le tarif automatique pour avoir « simplement » oublié de signaler un compte crypto ouvert à l’étranger. Même sans la moindre transaction, ni le plus petit centime de bénéfice. Depuis 2019, il ne suffit plus d’être discret : la simple détention d’actifs numériques, même en sommeil, entre dans le radar fiscal. Et peu importe la durée : l’abattement pour ancienneté n’est pas à l’ordre du jour. À chaque détenteur, la même règle : tout doit apparaître sur la feuille d’impôt.
L’administration fiscale ne fait plus semblant de s’y intéresser. Elle distingue scrupuleusement les opérations ponctuelles des activités assimilées à une activité professionnelle. Le moindre oubli dans le formulaire 3916-bis ou une case mal renseignée peut déclencher un contrôle. Les règles de déclaration changent presque chaque année : il faut rester en alerte, sous peine de sanctions qui tombent sans préavis.
Comprendre les obligations fiscales liées aux crypto-monnaies en 2025
En 2025, déclarer ses crypto-actifs prend une nouvelle dimension. Les textes évoluent, la vigilance reste de mise. La loi de finances 2024 a planté le décor : toute personne domiciliée fiscalement en France doit signaler ses comptes sur des plateformes étrangères, que le siège soit à Lisbonne, Tallinn, Dublin ou ailleurs. Nul n’y échappe.
La pression grimpe aussi au niveau européen : la directive DAC 8 ouvre la voie à l’échange automatique d’informations entre États membres, pendant que le règlement MiCA expose les contours d’un cadre commun pour les marchés de crypto-actifs. La France veille toujours à conserver un contrôle strict sur la circulation de ces flux numériques.
Voici, dans le détail, les actions à respecter :
- Déclaration des comptes : pour chaque compte ouvert à l’étranger, le formulaire 3916-bis reste incontournable, même sans la moindre opération sur l’année.
- Déclaration des opérations : toute cession, tout retour en monnaie classique, même partiel, se déclare dans la feuille annuelle.
Ignorer ces règles ouvre la voie à des amendes immédiates. Désormais, les plateformes européennes partagent automatiquement les données des utilisateurs français : la traque des comptes non déclarés s’accélère. Professionnels et particuliers évoluent dans un environnement où la transparence supplante les incertitudes du passé. Face à ces changements, la déclaration des cryptomonnaies s’impose : contrôles renforcés, procédures harmonisées avec les standards européens.
Quels revenus et opérations en cryptomonnaies doivent être déclarés ?
L’angle mort a disparu. Le fisc trace désormais toute provenance de gains liés aux actifs numériques. Chaque opération qui dégage du bénéfice, même léger, doit se retrouver sur la feuille : revente de crypto, conversion en euros, achat de biens, échange entre deux actifs numériques. Toutes sont concernées.
Pour clarifier, voici les opérations à déclarer sans omission :
- Chaque vente ou conversion en euro doit être signalée.
- Les échanges entre cryptos (par exemple, passer de BTC à ETH) sont à inscrire, même si aucun euro ne rejoint votre compte bancaire.
- Les revenus issus du staking, du minage, des airdrops ou des intérêts sur des prêts de crypto-actifs s’ajoutent à la liste des opérations déclaratives.
Les comptes à l’international n’échappent pas à la règle. Chaque plateforme installée hors de France gérant vos cryptos doit faire l’objet d’une déclaration Cerfa n°3916/3916bis, même pour un compte inactif sur l’année.
Pour toutes les opérations ayant donné lieu à gains ou pertes, le formulaire Cerfa n°2086 entre en jeu. Plus-values et moins-values doivent être calculées puis reportées dans la partie dédiée de la déclaration annuelle. La démarcation entre « revenu » et « gain en capital » devient nette : une activité fréquente ou considérée professionnelle sera imposée au titre des bénéfices non commerciaux (BNC), avec des règles fiscales particulières.
Posséder des crypto-actifs équivaut aujourd’hui à une règle limpide : il faut déclarer chaque opération imposable. Les marges d’interprétation se raréfient et la transparence s’impose comme unique terrain stable au fil des ans.
Zoom sur la fiscalité applicable : taux d’imposition, abattements et cas particuliers
D’un point de vue fiscal, la France applique un traitement désormais standard. La plupart des particuliers tombent sous le coup du prélèvement forfaitaire unique (PFU), mieux connu sous l’appellation « flat tax », fixé à 30 %. Ce prélèvement regroupe 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. À chaque cession lucrative, que l’on parle d’euros, de biens ou de services, ce mode d’imposition s’applique.
Diversifier ou intensifier les transactions change la donne : l’activité, si elle devient répétée ou structurée, passe automatiquement au régime progressif de l’impôt sur le revenu. Dans ce cas, les gains sont imposés comme bénéfices non commerciaux (BNC), ou parfois en bénéfices industriels et commerciaux (BIC), avec un taux plus élevé, des cotisations sociales et des obligations comptables supplémentaires.
Et les pertes ? Elles ne sont pas effacées : il est possible d’imputer les moins-values sur des gains de même nature pendant dix ans. Par contre, le mécanisme d’abattement pour durée de détention (courant pour les actions) n’existe pas pour les crypto-actifs.
Certains scénarios sortent des sentiers battus. Donner des cryptos à un proche n’entraîne aucune imposition immédiate, mais le bénéficiaire devra déclarer la plus-value lors de la vente ultérieure. Les revenus du minage, du staking ou les retours liés à des activités proches tombent sous des régimes fiscaux spécifiques, souvent le BNC, qui impliquent des particularités déclaratives précises.
En 2025, l’influence des directives DAC 8 et MiCA continuera de rendre les contrôles plus systématiques et les traçages plus rigoureux.
Conseils pratiques pour réussir sa déclaration en ligne et éviter les erreurs courantes
Désormais, la déclaration des cryptomonnaies sur impots.gouv.fr relève d’une organisation minutieuse. Entre la multiplicité des plateformes, le suivi complexe des mouvements d’actifs et les différents seuils à surveiller, l’organisation reste le meilleur allié. Première étape, collecter tous les historiques d’opérations pour chaque exchange, télécharger les relevés annuels, et ranger soigneusement les preuves de cession. Certains outils spécialisés comme Waltio aident à calculer les plus-values et à exporter les données, ce qui limite nettement le risque d’oubli.
Pensez à identifier avec soin les documents à compléter : Cerfa n°2086 pour les cessions imposables, Cerfa n°3916/3916bis pour les comptes ouverts à l’étranger. Lorsque plusieurs portefeuilles sont pilotés, une annexe spécifique est requise.
Voici les réflexes à adopter pour limiter les principales erreurs :
- Vérifiez que chaque montant figure dans la case de déclaration des revenus adaptée.
- Contrôlez la cohérence entre plus-values, moins-values et montants totaux retranscrits sur votre déclaration.
- Si un doute persiste, prenez le temps de consulter la documentation officielle en vigueur pour vérifier les règles à appliquer.
Les oublis se répètent d’année en année : un compte étranger jamais signalé, des cessions mal évaluées ou l’oubli d’annexes en cas de portefeuilles multiples. À présent, le fisc recoupe tous les éléments à sa disposition : avec DAC 8 et MiCA, la surveillance gagne en intensité. Prendre le temps d’archiver chaque justificatif, conserver les dialogues avec les plateformes et garder une copie de toute votre déclaration, cette discipline vaut mieux qu’un contrôle dont le résultat pourrait tout bouleverser.


